Fonction des TIC

Les TIC peuvent offrir diverses fonctionnalités que nous pouvons regrouper en quatre grandes catégories telles que la fonction de l’accès à l’information, de communication, de la gestion de formation et de stockage d’information.

Fonction d’accès à l’information

Avec le développement exponentiel d’Internet et de techniques de compression non seulement des textes et des graphismes, mais aussi des images fixes, de la vidéo et 79 des sons, les informations à vocation multimédia peuvent être consultées à distance ou téléchargées. Par le biais d’un ordinateur équipé d’un modem et moyennant un abonnement à un service d’accès ou d’un réseau, l’utilisateur peut accéder à des milliers de services multimédias disponibles sur le Web ou consulter à distance des CD-ROM et des DVD (Maherzi, 1997). Le développement de l’architecture clientserveur facilite et accélère l’accès aux informations, puis augmente la possibilité de consulter les banques de données ainsi que les catalogues des bibliothèques en ligne. Cette multitude de sources différentes d’informations résultent, entre autres, de l’abolition des distances engendrées par les TIC. Grâce à la mise sur réseau en continu des informations disponibles dans tous les domaines du savoir humain, l’apprenant peut donc accéder, sans avoir à se déplacer, non seulement aux ressources de son institution, mais il peut aussi recueillir une masse presque infinie d’informations provenant de différentes sources qui présentent différents points de vue. Il est alors beaucoup moins dépendant des professeurs pour accéder aux connaissances nécessaires à sa formation (Harvey, 1999). De son côté, le formateur peut également se procurer du matériel pédagogique à des fins d’apprentissage et d’exercisation, d’autant plus que les documents significatifs se retrouvent sur un réseau accessible par l’intermédiaire de son clavier d’ordinateur (Tardif, 1998). D’ailleurs, avec le protocole de transfert de fichiers (FTP: File Transfer Protocol), l’apprenant peut partager des fichiers de texte, d’image, de son et de vidéo. Cela s’avère très pratique quand l’apprenant, ou encore le formateur, travaille sur un projet commun.

Fonction de communication

Les TIC peuvent offrir un volet de communication électronique très varié que nous regroupons en deux types, à savoir la communication asynchrone et la communication synchrone. La communication asynchrone consiste en une forme de communication textuelle en temps différé. Ce système de communication le plus utilisé dans la FAD comprend le courrier électronique et le forum. Le courrier électronique est un moyen de communication indispensable de la FAD (Race, 1998). Le courrier électronique permet d’établir une communication presque instantanée, à travers le monde entier, entre deux ou plusieurs personnes différentes, sans que la présence des interlocuteurs soit nécessaire. Son interactivité peut être mise au service d’activités très diverses (Kim, 2002). Il permet un rapprochement sur le plan humain et devient un outil indispensable pour réaliser les activités pédagogiques de la FAD. Il permet à l’apprenant de contacter le formateur pour demander des explications sur certains contenus du cours, ou des clarifications sur les consignes des exercices ou de la rétroaction sur son travail. Il permet également d’expédier et de recevoir les documents attachés comme des images, du son, des présentations, etc., ce qui remplace avantageusement les services de messagerie postale et évite toutes les difficultés techniques liées à la manipulation et au gaspillage de papier (Goyer, Lalonde et Laurendeau, 1999). Quant au forum, il permet aux personnes inscrites de visualiser, de publier et de déposer les questions et les réponses contenant diverses informations dans un serveur dédié à cette utilisation. Il s’agit d’un système souvent utilisé comme outil de collaboration. Les messages postés se répondent l’un à l’autre et sont organisés sous la forme d’une liste en fonction de termes lancés. La communication synchrone consiste en une communication en temps réel se déroulant aussi bien en mode textuel qu’en mode audiovisuel. Elle permet une interaction immédiate par laquelle la réponse à la sollicitation peut se faire instantanément. Elle correspond le plus souvent à ce qu’on appelle le clavardage ou la visioconférence. Le chat est un outil de communication permettant à deux ou plusieurs personnes d’entrer en contact en temps réel par le message écrit. La visioconférence est un outil interactif se basant sur les technologies de l’audiovisuel, de l’informatique et des télécommunications pour permettre à des personnes ou groupes de personnes de sites distants de se voir et de dialoguer oralement à distance en temps réel tout en se communiquant non seulement leurs images animées et leurs voix, mais aussi divers types de documents, c’est-à-dire des documents textuels, numériques, graphiques, audiovisuels et informatiques. Dans le cadre de la FAD, la communication synchrone est un moyen particulièrement utile permettant à l’apprenant et au formateur de discuter, de partager leurs opinions et leurs idées en face à face, à distance (Lebrun, 2005).

Fonction de gestion de la formation

Quelle que soit sa nature, la formation fait appel à la mise en place d’une gestion et d’une administration. La FAD n’échappe pas à ce principe. Cependant, la FAD dont les spécificités sont différentes de la formation traditionnelle en termes d’objectifs, de taille, de choix de système, de structures et de principes sous-jacents, impose un mode de gestion particulier. C’est pour cette raison que s’est développé le système de gestion de FAD baptisé la plate-forme. Une plate-forme est un ensemble complexe de logiciels rassemblés dans un environnement cohérent (Sidir et Cochard, 2004) qui assiste la conduite de FAD (Choplin, 2003; Hellouin et Farchy, 2003; Ecoutin, 2001).

Elle est constituée en général, d’un logiciel serveur pouvant communiquer, via un serveur Web, avec un logiciel de navigation. Une plate-forme est considérée comme utile lorsqu’elle intègre diverses fonctionnalités facilitant son utilisation. En effet, elle évite à ses utilisateurs d’avoir recours à plusieurs outils séparés tels que des serveurs de gestion de base de données, des serveurs Web, des serveurs de messageries, de forums, d’audio et de vidéo, et des outils auteurs, etc. Une plate-forme peut utiliser des médias et des modes de communication plus diversifiés et enrichir les procédures d’échanges de données avec des ressources pédagogiques d’apprentissage ou d’autres systèmes d’information. Une plate-forme regroupe plusieurs composantes permettant différents types d’utilisation à savoir la gestion de formation, la création des parcours pédagogiques, les outils de communication et d’organisation. Elle a pour finalité la consultation à distance de contenus pédagogiques, l’individualisation de l’apprentissage et le télétutorat (Ecoutin, 2001). Elle regroupe les outils et ressources nécessaires comme les matériels d’apprentissage, les outils, les moyens de communications et les services, destinés aux trois principaux acteurs à savoir l’apprenant, le formateur et le gestionnaire. Elle permet ainsi d’intégrer l’ensemble des fonctions en un espace unique (Peraya, 2005). On trouve acutellement plusieurs plates-formes disponibles sur le marché, tant commercial que libre de droits, tels WebCT, LearningSpace, Concept@, Sakai, VirtualU, Claroline, Acolade, Moodle, etc. Certains d’entre eux sont en forte croissance, alors que d’autres s’éclipsent. Plusieurs universités ont entammé des études comparatives entre diverses platesformes avant d’en adopter une en particulier (Fondrat, 2005; Fusaro, 2005; Dogbe-Semanou, Durand, Leproust et Vanderstichel, 2008).

Fonction de stockage d’information

Le dispositif de FAD admet plusieurs types d’agencement des médias en fonction des caractéristiques de l’apprenant du cours et des supports retenus. Chaque média comporte des avantages et des limites. Il convient donc de bien le choisir, car le choix des médias adaptés aux caractéristiques de l’apprenant et aux besoins de formation est un facteur crucial du bon fonctionnement et de la réussite d’un dispositif de FAD. Il est inutile de recourir à un type de média auquel une majorité des utilisateurs ne peuvent pas accéder. Il est important de prendre ces facteurs en compte avant de prendre la décision d’utiliser tels médias. Cela implique non seulement de vérifier ce qui est techniquement disponible, mais également de se renseigner sur le type de médias que le public cible utilise. Rumble (1993) souligne que le choix du média est fonction de son accessibilité, de sa disponibilité et de son coût. En général, un dispositif de la FAD fait appel à une combinaison de plusieurs médias. Paquette (2002) distingue trois types de média, à savoir le monomédia, le multimédia et le plurimédia.

– Le monomédia consiste en des médias lourds tels que les livres, les cassettes audio et les vidéocassettes analogiques. Ces matériels sont stockés sur le support médiatique d’origine séparé (un livre, une cassette audio ou vidéo). Ce type de média comporte quelques désavantages, car ces matériels ne sont pas numérisés. Ces matériels sont, en général, plutôt volumineux et nécessitent une grande capacité de stockage. Ils sont peu réutilisables et difficiles à modifier et à restructurer. Chaque modification substantielle entraîne la révision et la réimpression du guide
d’accompagnement ou du manuel d’utilisation de ces matériels.

– Le multimédia est un média regroupant sur un même support du son, du texte, de l’image fixe et animée (Bernard, 1999). Dans ce type de média, les divers matériels pédagogiques sont tous numérisés et intégrés sur un support médiatique unique, tels le CD-ROM ou le DVD. Ensuite, ce support peut être envoyé à l’apprenant par la poste ou diffusé sur Internet à partir de l’unité de stockage du serveur. Ce type de média facilite énormément la diffusion, car il est beaucoup moins volumineux que le monomédia. Il est plus facile à modifier ou à mettre à jour, car de plus petites composantes médiatiques portant chacune une part du contenu ont été intégrées avec des hyperliens vers d’autres composantes. Bien qu’il soit plus facile avec le multimédia qu’avec le monomédia de remplacer une composante sans stabiliser l’ensemble, il faut toutefois traiter tous les hyperliens que comporte la formation.

– Le plurimédia est une combinaison de plusieurs médias (Bernard, 1999) qui permet d’intégrer des composantes monomédias et multimédias de façon plus souple dans un ensemble cohérent et sur des supports de diffusion diversifiés (Paquette, 2002). Dans ce type de média, tous les matériels sont numérisés et stockés sur des supports informatiques grâce à la technologie de numérisation et à la compression numérique. Ensuite, ils peuvent être diffusés sur divers supports en fonction des exigences des infrastructures technologiques accessibles et de la nature des matériels. Le support, les textes, par exemple, peuvent être diffusés en trois modes. Ils peuvent être soit imprimés et expédiés par la poste, soit gravés sur le disque optique, soit diffusés sur le serveur Web. Les matériels audiovisuels ou les didacticiels peuvent être disponibles sur le disque optique ou le serveur Web en mode téléchargeable. L’avantage des plurimédias, c’est la réutilisation des matériels et la souplesse de diffusion.

Extrait de Kim, S. (2008). Étude des représentations du personnel enseignant à l’égard de ses pratiques d’ordre technologique et pédagogique actuelles et de celles qui pourraient favoriser la mise en œuvre d’un dispositif de formation à distance à l’Institut de Technologie du Cambodge, thèse de doctorat en éducation, Université de Sherbrooke, Québec. [p. 78-83].