Tout à distance vs hybride

Le véritable défi actuel de la FAD est celui de la recherche de la qualité éducative au moyen des TIC. Afin de répondre aux besoins spécifiques de la clientèle et pour s’adapter aux contraintes spatiales et temporelles qui l’affectent, les établissements d’enseignement offrant des cours à distance ont recours à diverses modalités que l’on peut classer essentiellement en deux types d’offre : le distantiel et l’hybridation.

Distantiel

Le distantiel est marqué par la médiation entre le tuteur et l’apprenant dans le processus d’apprentissage. Des points de rencontre asynchrones ou synchrones peuvent être organisés tout au long du parcours de formation en fonction du niveau de sophistication technologique adopté.

L’apprenant dispose d’un accès à des contenus et à des ressources pédagogiques sur le réseau local, étendu ou Internet. Il peut partager des documents et effectuer du travail collaboratif via le Web (Lewandowski, 2003). Le tuteur a pour mission de soutenir, motiver, orienter et parfois d’individualiser le parcours d’apprentissage de l’apprenant. Il peut jouer différents rôles, comme soutenir l’entraide entre les apprenants, proposer des méthodes pour mieux apprendre et animer des zones de clavardage ou des forums ou encore la conférence web. Le regroupement en présentiel n’existe pas. Cependant, le suivi pédagogique s’effectue par l’entremise du tutorat piloté à distance.

Dans le mode asynchrone, l’interaction entre les apprenants et le tuteur ne nécessite pas la présence physique de ceux-ci. Les forums de discussion et le courriel sont les outils technologiques principaux pour l’échange privé de messages entre les apprenants et le tuteur, pour le transfert des fichiers ainsi que pour l’échange et l’évaluation des travaux (Paquette, 2002; Porter, 2004).

Dans les dispositifs les plus élaborés, le tuteur pilote et anime une classe à distance, pour l’essentiel en mode synchrone, via divers moyens de télécommunication tels que la webconférence. La classe virtuelle se déroule de façon assez proche de la classe réelle. Le mode de communication implique de multiples interactions, verbales ou non, entre les apprenants et le tuteur en temps réel (Singh, 2003). Le tuteur peut répondre instantanément aux questions, piloter l’ensemble des ressources à sa disposition et ajuster le contenu selon les réactions du groupe, comme il le ferait dans une salle de classe (Gil, 2003).

Selon Marchand et Loisier (2004), ce modèle permet d’aller chercher de nouvelles clientèles éloignées tout en se servant du personnel et des contenus ayant fait leurs preuves en classe. Cependant, le tuteur doit disposer de certaines compétences spécifiques, requises, par exemple, lors de l’animation de débats ou de la réponse à des questions posées en temps réel par le biais de la zone de clavardage ou dans la webconférence.

Hybridation

L’hybridation est une solution pédagogique mixte entre des activités en présentiel et des activités à distance (Peraya et Viens, 2005; Peraya, 2007), basée sur une alternance de situations d’apprentissages complémentaires en termes de temps, de lieux, de médiations humaines et technologiques et de ressources (Lewandowski, 2003; Singh, 2003; Moran et Rumble, 2004). Ce dispositif hybride cherche à cumuler les avantages des deux formules. Selon la situation pédagogique, les regroupements présentiels et distantiels ne sont pas utilisés pour les mêmes raisons. Deux cas de figure sont possibles : le distantiel pour préparer le présentiel et vice-versa.

Dans le premier cas, le distantiel sert à s’assurer des préalables nécessaires ou de l’appropriation des connaissances. Le distantiel est également utilisé pour présenter des concepts, proposer des évaluations ou engager les apprenants dans un travail de recherche documentaire. Il permet aussi à l’apprenant de travailler sur des exercices à distance. En faisant à l’avance la recherche documentaire et en complétant les exercices à distance, le présentiel devient un moment d’échanges pour faire le point et revoir certains thèmes non compris lors du distantiel.

Dans le deuxième cas, le présentiel sert à amorcer ou à renforcer le processus des activités pédagogiques distantielles. Les rencontres présentielles peuvent être organisées au début et en cours de formation. La première peut être un moment pour contractualiser la formation entre l’organisme et l’apprenant ou pour expliquer le processus de la formation et le fonctionnement du dispositif. Le présentiel peut également permettre à l’apprenant de faire connaissance avec ses pairs afin de faciliter les futurs échanges à distance. Quant à la rencontre en cours de route, elle peut permettre de faire le point sur les acquis ou de procéder à des évaluations formatives ou sommatives. Ce présentiel peut être utilisé également pour aborder les compétences difficiles à enseigner à distance (Bouthry, Jourdain, Bodet et Amalric, 2007).

Extrait de Kim, S. (2008). Étude des représentations du personnel enseignant à l’égard de ses pratiques d’ordre technologique et pédagogique actuelles et de celles qui pourraient favoriser la mise en œuvre d’un dispositif de formation à distance à l’Institut de Technologie du Cambodge, thèse de doctorat en éducation, Université de Sherbrooke, Québec. [p. 19-22].